Présentation de la stratégie de lutte contre la pauvreté : point de situation des personnes en situation de handicap

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Le 13 septembre, le président Emmanuel Macron présente la stratégie de lutte contre la pauvreté. A cette occasion, Sophie cluzel fait le point sur la situation des personnes en situation de handicap.

Aujourd’hui, le Président de la République présente la stratégie relative à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. Cette stratégie, d’une grande importance, s’adresse également aux personnes en situation de handicap pour qui la précarité est une réalité.

 

 

Le handicap, facteur d’exclusion et de pauvreté pour les aidants comme pour les personnes

 

 

 

 

  • Le handicap est d’abord facteur d’exclusion du travail et de diminution des ressources

 

 

 

 

  • 2/3 des mères d’enfant en situation de handicap arrêtent, réduisent ou aménagent leur temps de travail ;
  • 20% des pères modifient leur rythme de travail.

 

 

 

 

  • La présence d’un enfant en situation de handicap fragilise le couple et expose plus fréquemment la famille à un risque de monoparentalité : entre 25 et 50% de plus de familles monoparentales que pour la population générale

 

 

 

 

 

  • 13% des familles d’enfant en situation sont monoparentales pour les 4-6 ans contre 9% pour l’ensemble des familles.
  • 21 % de familles monoparentales pour les 10-12 ans versus 17%
  • Dans 50% des cas le rôle du handicap est cité comme un des facteurs de séparation : certain pour 36%, déterminant pour 16%, aggravant pour 20%.

 

 

 

 

  • Le sentiment d’isolement et d’effacement de soi-même génère des besoins immatériels : aide dans les démarches, lieux d’écoute dans un monde institutionnel très cloisonné dont ils ignorent tout avant l’arrivée du handicap.

 

Source : enquête ARS Limousin (2015) auprès de 761 familles percevant l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé

 

 

 

 

  • Les bénéficiaires de l’AAH sont très majoritairement isolés et sans enfant (>70%)

 

 

La stratégie pauvreté, investissement social global qui prend notamment en compte la situation particulière des personnes en situation de handicap

 

 

 

 

  • Ce que le Président va présenter, c’est à la fois une stratégie de long terme et des mesures très concrètes qui seront mises en place dès 2019, pour :

 

 

 

 

 

  • Investir dans la petite enfance, et pour que les enfants pauvres d’aujourd'hui ne soient pas les adultes pauvres de demain
  • Renforcer l’accompagnement des jeunes sans solution
  • Simplifier le système des prestations sociales pour lutter contre le non-recours, et inciter davantage à la reprise d’activité.

 

 

 

 

  • Cette stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté s’inscrit dans la continuité du projet porté pendant la campagne présidentielle, et dans la suite de l’action menée par le Gouvernement depuis 16 mois. L’investissement dans les solidarités est au cœur du projet de société qui est le nôtre. L’accent mis sur la petite enfance, l’accompagnement et la simplification sont des axes complètement partagés avec la stratégie gouvernementale en matière de handicap.

 

 

 

 

  • Parmi les mesures concrètes, il faut rappeler :

 

 

 

 

 

 

 

  • La revalorisation sans précédent de l’AAH conformément à l’engagement présidentiel, pour lutter contre la pauvreté subie des personnes handicapées. Son niveau sera porté à 900€ en deux temps : d’abord 860€ au 1er novembre prochain, puis 900€ au 1er novembre 2019.
  • Dans le cadre de « l’investissement dans la petite enfance », la COG CNAF-État 2018-2022 prévoit un “bonus handicap” pour tenir compte des surcoûts liés à l’accueil en crèche d’enfants handicapés.
  • Avec l’extension du programme M’T Dents, les enfants handicapés bénéficieront d’un contrôle buccodentaire systématique à leur entrée dans un établissement spécialisé.
  • L’intégration de l’ACS dans la CMU-c sera également favorable aux personnes handicapées très modestes, en particulier bénéficiaire de l’AAH (bénéficiaire de l’ACS mais pas la CMU) : elles se verront désormais ouvrir le droit à une prise en charge intégrale des dispositifs médicaux d’ores et déjà pris en charge dans le cadre de l’actuelle CMU-c (fauteuils roulants, sondes, pansements par exemple), alors qu’ils ne sont pas intégralement couverts par l’ACS aujourd’hui.
  • En outre, l’ONDAM médico-spécifique augmentera de +25% permettant notamment de financer 600 appartements de coordination thérapeutiques (ACT) supplémentaires en 2020 et 2011 : c’est la possibilité de disposer de solutions diversifiées, mêlant accès au logement et accès aux soins pour des personnes cumulant une situation d’exclusion à une lourde maladie invalidante ou handicapante.

 

 

 

 

  • Il faut souligner que des mesures « transversales » sont particulièrement impactantes pour les personnes en situation de handicap :

 

 

 

 

  • de même que l’abaissement de la scolarité obligatoire à 3 ans est particulièrement favorables pour les tout-petits en situation de handicap (prévention des refus de scolarisation), de même la nouvelle obligation de formation jusqu’à 18 ans, associant les services de l’Etat et les collectivités, pour qu’aucun jeune ne se retrouve sans emploi, ni formation, permettra de s’assurer de la continuité de formation pour les 16-18 en situation de handicap particulièrement concernés par les ruptures de parcours à la sortie de la scolarité obligatoire.
  • A l’identique, la mobilisation renforcée de l’Etat pour accompagner les jeunes qui bénéficient de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), afin qu’ils ne se retrouvent pas sans solution à l’âge de 18 ans va bénéficier à des publics particulièrement fragiles, pour lequel la prévalence du handicap est plus grande que pour la population générale.

 

 

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